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LA HONTE
J'ai été ému par les paroles touchantes du judoka Tatsu Saito après avoir été battu à deux reprises par l'incroyable Teddy Rinner aux JO de Paris, déclarant : « Pour être honnête, je ne pense pas pouvoir retourner au Japon. J'ai honte, je suis déjà frustré par moi-même."
La honte ressentie par cet admirable judoka peut être comprise à travers différents aspects de sa culture et de sa personnalité.
Dans de nombreuses cultures, en particulier la culture japonaise, l’honneur et la réputation sont des valeurs très importantes et l’échec peut être considéré non seulement comme une honte personnelle, mais aussi comme une honte pour la famille, pour l’équipe ou même pour le pays.
Souffrir de la honte de l’échec est une expérience profondément humaine et universelle qui affecte également les chrétiens, en particulier ceux qui choisissent de pratiquer leur foi dans une culture de l’honneur et de l’exemplarité.
Les attentes personnelles élevées qu’il s’impose et le regard extérieur de sa famille, de son église et de son environnement social qui s’attendent à ce qu’il soit toujours victorieux, peuvent conduire un chrétien à ressentir un profond sentiment de honte et en particulier, de ressentir l’impression amère d’avoir profondément déçu ceux qui comptaient sur lui.
Pour l'avoir vécu moi-même, je peux comprendre le désir d'échapper au regard des autres, car les échecs sont souvent scrutés et critiqués, alimentant encore davantage les sentiments de honte.
Ce n’est une émotion anodine, elle est puissante, souvent débilitante et elle peut avoir un impact profond sur la santé mentale et émotionnelle de la personne qui la vit.
L’échec et la honte sont des thèmes récurrents dans la Bible et plusieurs passages montrent comment ces expériences peuvent être transformées par la foi, le repentir et la grâce divine. La Bible nous enseigne à reconnaître que l’échec fait partie de la vie et de notre processus de croissance et de maturité, démontrant que même les plus grands champions bibliques ont connu l’échec.
Ces étapes qui sont parfois perçues comme humiliantes, deviennent parfois un passage obligatoire dans l’apprentissage de l’humilité, vous permettant de reconnaître et d’accepter vos échecs, de connaître vos limites et de vous faire découvrir (s’il était nécessaire) que la perfection est un mythe.
L’échec devient alors, une opportunité de croissance personnelle et spirituelle, car ce n’est pas l’échec qui définit finalement une personne, mais la façon dont elle choisit de réagir à l’adversité.
Un passage biblique qui m’a grandement soutenu pendant cette période, fût celui qui rappelle la grâce que Dieu réserve à ceux qui lui font confiance et dont l’apôtre Paul rapporte qu’elle est plus que suffisante, même dans les moments d'échec et de honte : « Et il m'a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. ».
Décidez de ne pas rester sur l’échec, ayez le courage de prendre des décisions difficiles, parfois contraires aux avis des commentateurs experts, en assumant votre devenir sans rien changer à vos valeurs d’honneur et d’exemplarité.
Soyez constant et bienveillant avec vous-mêmes, en vous rappelant que la réussite ne se mesure pas uniquement par les victoires.
Et pour ce qui dépasse vos capacités, confiez-le à Dieu et attendez-vous à sa grâce.